Le Carême commence ce mois-ci et il est bon de s’y préparer pour ne pas rater le départ !
Le Carême dure quarante jours, en référence aux quarante jours de Jésus au désert, mais aussi en
mémoire des quarante années d’exode des Hébreux dans le désert. « Exode » (du grec ex-odos) signifie
« conduire hors de » : par sa main puissante, Dieu fait sortir son peuple de l’esclavage. Voilà alors les
Hébreux marchant sous la conduite de Moïse à travers le désert, terre aride et hostile. Mais face aux
épreuves du chemin, ils regrettent la vie en Égypte et l’apparent confort de l’esclavage.
Les esclaves libérés ne sont pas devenus libres du seul fait d’avoir quitté l’Égypte. Ils doivent encore
apprendre à quitter leurs habitudes d’esclaves. Au désert, Dieu va donc éduquer son peuple à vivre
dans la liberté, en jouant sur plusieurs leviers.
Le premier est l’expérience du manque : les
Hébreux connaissent la soif, la faim, l’inconfort d’une vie nomade. Et alors, ils râlent, ils
« murmurent » contre Moïse et contre Dieu. Au coeur de ces manques, Dieu va manifester sa
puissance en faisant jaillir l’eau du rocher ou pleuvoir les cailles et la manne. Israël se découvre
alors dépendant de Dieu.
Le second levier est le don de la Loi comme moyen
de vivre en alliance avec Dieu. Pratiquer les
commandements est une manière de servir Dieu et
de lui rester uni.
Le troisième levier est la présence constante du
Seigneur qui accompagne son peuple dans ses
pérégrinations. La tente du rendez-vous est
précisément le lieu où Israël, par l’intermédiaire de
Moïse, est invité à venir régulièrement rencontrer
son Dieu pour se mettre à son écoute.
Voilà donc ce qu’Israël découvre au désert :
dépendre de Dieu, servir Dieu, écouter Dieu rend
libre. Au fond, le secret de la liberté de l’homme,
c’est Dieu !
Pendant ce Carême, vivons un exode intérieur.
Laissons Dieu nous éduquer à la liberté. Il est
d’ailleurs frappant de réaliser que le mot
« éducation » (ex-ducere), est la traduction latine du
mot « exode ». Présentons donc à Dieu nos manques,
pratiquons le bien et la justice, écoutons Dieu dans
la prière. Haut les coeurs ! Dieu nous veut libres !
Abbé Jean-Baptiste Bienvenu