J’ai eu la chance de passer mon enfance dans un décor de carte postale, où nous avions des Noëls sous la neige, au milieu des sapins, avec des belles rues illuminées en ville. Une fois, nous étions même descendus à la messe
de minuit sur une immense luge construite par mon grand-père, où nous tenions tous dessus. Ma grand-mère nous racontait comment, pour Noël, quand elle était petite, elle avait en cadeau une orange. On dirait que je sors tous
ces souvenirs d’un livre, et pourtant non, c’était bien comme ça. Aujourd’hui, on a de la pub tous azimuts depuis octobre pour nous vendre des bricoles pour Noël, si bien que, quand on y arrive, tout le monde est saturé
et n’attend qu’une chose : que ça soit ?ni pour passer en?n à autre chose. Bien sûr, ça n’a rien à voir, et ce qui a été ne reviendra pas, en tout cas ça semble peu probable, étant donné la tendance actuelle.
Et pourtant,
Noël est toujours Noël. Avec ou sans décor de carte postale, dans les pays riches comme dans les pays pauvres, on y fête la venue de notre Sauveur, ce Dieu qui, pour que nous n’ayons pas peur de lui, n’est pas venu au
milieu des tremblements de terre ni des éclairs, mais comme un petit bébé adorable. On ignore sa vraie date de naissance, puisque c’est sa naissance qui nous a donné les dates, mais on a choisi de la fêter le 25 décembre,
et c’est tout ce qui compte. Nous avons du temps pour revenir à lui, ne serait-ce que par curiosité, mais aussi et surtout par dévotion, avec le temps de l’Avent. C’est un bon moment pour chercher à se confesser,
afin de pouvoir se présenter tout propre devant lui. Nous avons le temps de lui préparer un cadeau, en faisant ce qu’il aime le plus : des actes d’amour de Dieu et du prochain d’ici à sa venue.
Oui, nous vivons dans un pays
déchristianisé, soumis au diktat capitaliste qui veut tout vendre et tout acheter. Mais nous sommes chrétiens, et notre Dieu vient à nous. Nous ne pouvons pas passer notre temps à déplorer les travers de notre époque,
nous avons mieux à faire. Préparons-nous pour la naissance de Jésus, replongeons-nous dans les racines de notre foi, approchons-nous de lui en rendant grâce, dans les cris de fête et les chants. Dieu vient visiter son peuple,
il vient au milieu de nous. Adornons notre cœur, préparons notre esprit : le Seigneur vient !
Père Fabrice Chatelain